Avant de venir en Argentine, j'avais déjà beaucoup entendu parler de la réputation de la gente masculine. De gros dragueurs, à l'italienne quoi... Mais tout cela n'est rien comparé à ce que je découvre ici jour après jour. A leur arrivée à Buenos Aires, les filles auront la joie immense de découvrir la grande tradition locale, j'ai nommé le piropo ! Mais qu'est-ce-que le piropo? Beaucoup de choses en réalité. Il peut s'agir d'un doux et charmant bruit particulièrement évocateur... Ou d'une phrase d'un romantisme à toute épreuve du style:
- "Te hiciste daño al caerte del cielo?" / "T'es-tu fait mal en tombant du ciel?"
- "Eres tan dulce que solo con mirarte engordo" / "Tu es tellement sucrée que je grossis rien qu'en te regardant".
- "Como avanza la tecnologia! Hasta las flores pueden caminar..." / "Comme la technologie avance! Même les fleurs savent marcher...".
Et bien d'autres encore... De quoi beaucoup rire (ou pas).
Le meilleur dans tout ça, c'est que tout homme vous offre ce genre de cadeau dans la rue, de l'ouvrier et ses potes à l'homme d'affaires du microcentro, qu'il ait 30 ans ou 60 ans, anneau au doigt.
Malgré tout le professionnalisme de ce sport national, il arrive pourtant que votre bourreau ait un bug et ne prépare pas sa charmante mélodie assez vite. Dans ce cas, pas de souci, vous aurez toujours le droit à un regard appuyé genre sauvage (horrible). Devant et derrière, car on fait les choses bien.
En dehors du piropo, les touristes ont le droit à de mégas mégas bonus, à savoir une horde de garçons leur collant aux fesses partout où elles rencontrent enfin des Argentins. C'est simple. Technique d'approche: "Il fait beau hein?", ou alors "C'est ça le bus qu'on doit prendre? (en mode je ne connais pas mon propre pays) ou plus récemment "L'eau est froide hein? Sinon tu t'appelles comment?". Toi tu es contente, tu crois que tu as encore de nouveaux amis locaux, mais une chose à ne jamais oublier est que dans ce pays les relations amicales filles/garçons n'existent pas (Cf. prochain article). Chaque garçon du groupe choisit donc sa proie et la colle plusieurs heures... puis plusieurs jours... puis plusieurs mois... (vive Facebook!).En bref, tout ce qu'on s'imagine du lover italien se retrouve en caricaturé chez le lover argentin. Ok, je l'avoue publiquement, c'est pas trop mal de rencontrer des gars comme ça, et puis ça permet aussi de vivre des expériences marrantes comme rentrer d'une rando dans un bus loué pour un groupe de sport et se faire plein de nouveaux amis.
Le problème c'est que les histoires liées au piropo notamment deviennent vite très lourdes (sans compter mon deuxième paragraphe lol, même si parfois c'est un peu limite!). On rencontre un homme de n'importe quel âge, l'autre jour je dirais 40 (chef scout soit dit en passant, horrible!) et au bout de dix minutes, il s'avère être ce qu'on considèrerait être en France un véritable pervers sexuel. Tout à fait normal ici! Me contacter pour des exemples concrets plus développés... Ce point particulier est la chose que j'aime le moins en Argentine. Parfois je me dis que c'est vraiment dommage car ça me donne une mauvaise image du pays... Enfin qui sait, peut-être que d'ici huit mois, j'apprendrai à accepter ça comme un trait culturel et à ne pas lâcher de "putain de merde" au nez de tous les ouvriers du quartier.