mardi 30 octobre 2012

De qué juguetería te escapaste muñeca?

Avant de venir en Argentine, j'avais déjà beaucoup entendu parler de la réputation de la gente masculine. De gros dragueurs, à l'italienne quoi... Mais tout cela n'est rien comparé à ce que je découvre ici jour après jour. A leur arrivée à Buenos Aires, les filles auront la joie immense de découvrir la grande tradition locale, j'ai nommé le piropo ! Mais qu'est-ce-que le piropo? Beaucoup de choses en réalité. Il peut s'agir d'un doux et charmant bruit particulièrement évocateur... Ou d'une phrase d'un romantisme à toute épreuve du style:
- "Te hiciste daño al caerte del cielo?" / "T'es-tu fait mal en tombant du ciel?"
- "Eres tan dulce que solo con mirarte engordo" / "Tu es tellement sucrée que je grossis rien qu'en te regardant".
- "Como avanza la tecnologia! Hasta las flores pueden caminar..." / "Comme la technologie avance! Même les fleurs savent marcher...".
Et bien d'autres encore... De quoi beaucoup rire (ou pas). 
Le meilleur dans tout ça, c'est que tout homme vous offre ce genre de cadeau dans la rue, de l'ouvrier et ses potes à l'homme d'affaires du microcentro, qu'il ait 30 ans ou 60 ans, anneau au doigt. 
Malgré tout le professionnalisme de ce sport national, il arrive pourtant que votre bourreau ait un bug et ne prépare pas sa charmante mélodie assez vite. Dans ce cas, pas de souci, vous aurez toujours le droit à un regard appuyé genre sauvage (horrible). Devant et derrière, car on fait les choses bien. 



En dehors du piropo, les touristes ont le droit à de mégas mégas bonus, à savoir une horde de garçons leur collant aux fesses partout où elles rencontrent enfin des Argentins. C'est simple. Technique d'approche: "Il fait beau hein?", ou alors "C'est ça le bus qu'on doit prendre? (en mode je ne connais pas mon propre pays) ou plus récemment "L'eau est froide hein? Sinon tu t'appelles comment?". Toi tu es contente, tu crois que tu as encore de nouveaux amis locaux, mais une chose à ne jamais oublier est que dans ce pays les relations amicales filles/garçons n'existent pas (Cf. prochain article). Chaque garçon du groupe choisit donc sa proie et la colle plusieurs heures... puis plusieurs jours... puis plusieurs mois... (vive Facebook!).En bref, tout ce qu'on s'imagine du lover italien se retrouve en caricaturé chez le lover argentin. Ok, je l'avoue publiquement, c'est pas trop mal de rencontrer des gars comme ça, et puis ça permet aussi de vivre des expériences marrantes comme rentrer d'une rando dans un bus loué pour un groupe de sport et se faire plein de nouveaux amis.

Le problème c'est que les histoires liées au piropo notamment deviennent vite très lourdes (sans compter mon deuxième paragraphe lol, même si parfois c'est un peu limite!). On rencontre un homme de n'importe quel âge, l'autre jour je dirais 40 (chef scout soit dit en passant, horrible!) et au bout de dix minutes, il s'avère être ce qu'on considèrerait être en France un véritable pervers sexuel. Tout à fait normal ici! Me contacter pour des exemples concrets plus développés... Ce point particulier est la chose que j'aime le moins en Argentine. Parfois je me dis que c'est vraiment dommage car ça me donne une mauvaise image du pays... Enfin qui sait, peut-être que d'ici huit mois, j'apprendrai à accepter ça comme un trait culturel et à ne pas lâcher de "putain de merde" au nez de tous les ouvriers du quartier.



vendredi 19 octobre 2012

Fight do - Deporte en Argentina

Avais-je oublié de vous dire que les Argentins étaient super sportifs? En même temps, étant donné que toutes les filles se mettent en leggings sans ressembler à des baleines, c'est assez logique ! 
Face à mon pot de dulce de leche se vidant heure après heure et à mon incapacité à aller courir sous le soleil du Printemps, je décide donc de me prendre une carte d'un mois au gimnasio (la salle de sport). J'enfile mes baskets violettes, mon faux survêtement Nike acquis pour la maudique somme de 10€ à Once (le Barbès local) et c'est parti ! 
Au programme du jour: Fight do.
Le prof met la musique à fond et commence... à donner plein de coups de poings dans l'air en sautant dans tous les sens. Un truc qui ressemble... à de la boxe américaine. Bon d'accord, j'avoue, je n'ai aucune idée de ce qu'est la boxe américaine, mais la musique (loin du reggeaton de mes rêves) était une musique de gros taré de malade, genre ce qu'on entend aux combats de boxe. Ah et j'oubliais le plus important: le prof était Chinois. Et gueulait donc en Chin-spagnol! Bien évidemment, je ne comprenais rien, tout ce que je voyais c'était Jackie Chan qui donnait des coups de poing enragés dans tous les sens en faisant des bruits d'animal. Genre à la boxe, quand un mec se prend une tarte dans la face ou fout une tarte dans une face. Ce bruit là, exactement. Inutile de vous dire que je ne suivais rien du tout et que j'avais trop envie de rire. La vieille gothique en face de moi, elle, elle rigolait pas du tout! Elle était tellement à fond! On aurait dit que c'était elle qui avait 20 ans! La honte...
Et le pire c'est qu'après cette heure de massacre, il fallait faire des abdos. Sauf qu'ici, les abdos sont un mélange d'abdominaux et de vélo-dans-l'air-avec-les-jambes! Oui oui, vous avez bien lu, les deux en même temps! Ok, je suis pas très sportive, mais franchement, a-t-on déjà vu ça en France?? Les Argentins (et le Chinois) sont vraiment des fous. 

Rosario

Le week-end dernier, je continuais ma série de périples argentins en partant pour Rosario, troisième plus grande ville du pays après Buenos Aires et Cordoba. Après 4 heures de bus seulement (un trajet aussi court me semble maintenant passer à la vitesse éclair), nous arrivons dans cette jolie ville qui se développe autour du rio Parana et se trouve rapidement être plus propre et plus belle que Buenos Aires (en même temps, c'est pas très difficile!). Le centre-ville ressemble même totalement à l'Europe! Un air de Madrid ou de Paris, je dirais... Un cadre idéal pour passer un week-end sympathique et commencer sérieusement son bronzage sur la plage, au bord du rio.



Peregrinación a Luján

Bueno bueno. Pas où commencer? J'ai la chance d'avoir à la UCA (ma fac, je sais que je n'en parle pas souvent mais je suis bel et bien inscrite dans une fac) un parrain/padrino/buddy bien catho, qui organisait avec d'autres étudiants bien cathos le pélerinage annuel de Luján. Comme d'habitude, je n'avais aucune idée de ce dont il s'agissait, mais j'ai dit que je venais. La Vierge de Luján est en fait la Sainte Patronne de Buenos Aires. La ville de Luján, où se trouve la grande basilique néo-gothique construite en honneur de la Vierge de Luján, est située à 59 km de Buenos Aires, et chaque année environ six millions de personnes s'y rendent. 
Au départ, je n'ai aucune idée de ce que signifient 59 kilomètres, mais tout le monde fait les yeux ronds quand je parle de ce que je vais faire. Ben quoi, je suis scoute, nan? Está bieeeeen, je peux le faire large!

Ba en réalité, c'était pas si buen, c'était même une souffrance atroce. Mais une expérience inoubliable et très enrichissante! En 17 heures, on a le temps de rencontrer plein de gens, de prier, de penser, de chanter, de râler, de pleurer, de se taper des fous rires, de s'arrêter (mais juste 4 fois 20 minutes), de voir les quartiers pauvres, sordides et dangereux de la Provincia... En 17 heures, on a aussi le temps de penser abandonner, de se dire que cette option n'est pas valide car on est cig. engagée, et qu'en fait, il vaut mieux continuer jusqu'à tomber dans les pommes. On a autant le temps de parler que de se taire, on a le temps de comprendre le sens de ce que l'on fait, et - merci mon Dieu - on a le temps d'arriver!

Je ne pensais pas que mon article ressemblerait à ça, mais je crois avoir dit l'essentiel...




vendredi 5 octobre 2012

Colonia de Sacramento - Uruguay

Voilà maintenant deux semaines que je suis allée à Colonia, une ville du sud-ouest de l'Uruguay fondée par les Portugais en 1680. Cette ville est la plus ancienne ville du pays, et offre au promeneur un véritable voyage dans le temps. Les maisons, les rues et les voitures semblent toutes raconter une Histoire, encore une fois celle de la colonisation, et celle du temps qui passe. La centre historique, classé au Patrimoine Mondial de l'Unesco, est bordé par le Rio de la Plata. La plus belle rue est incontestablement la Calle de los Suspiros. Les maisons y ont résisté aux années et à la modernisation, et il ne faut pas hésiter à entrer dans les boutiques qui s'y trouvent pour en découvrir l'intérieur. Les musées sont petits (à l'image de la ville) mais il est intéressant de découvrir toutes sortes d'objets datant de l'époque de la colonisation.
Un ou deux jours suffisent toutefois amplement à visiter Colonia de Sacramento. Nous avons donc passé notre seconde nuit dans une auberge de jeunesse plutôt originale, appelée El Galope, qui se trouve être complètement perdue dans la campagne, entre Colonia et Montevideo. L'occasion de voir toutes sortes d'animaux étranges (mais surtout des vaches), de se faire attaquer par des chiens, de monter à cheval, d'aller bouillonner dans un sauna juste pour le plaisir... et de pouvoir manger un fromage ayant un peu plus de goût que le queso argentino (j'ai bien dit un peu, car franchement ce n'est pas encore ça).



Los Arabes

Dans le métro aujourd'hui, une fille lisait un bouquin. D'après le résumé, il s'agissait de l'histoire "de los deseos intimos de una joven mujer arabe", les désirs d'une jeune femme arabe. Le résumé me laisse bien perplexe, et je me rends compte que les Argentins ont tendance à utiliser à outrance le terme "Arabe" pour parler de personnes venant de pays arabes, en ignorant le pays d'où elles viennent. Un peu comme la façon dont les Libanais parlent des "Africains" en les mettant tous dans le même sac, comme si l'Afrique était un pays.
En France, le résumé de ce bouquin évoquerait "les désirs d'une jeune Égyptienne, Algérienne, Irakienne ou autre", en précisant d'ailleurs le contexte historique. 
Mais non, il s'agit simplement des désirs d'une jeune femme arabe, et le terme "arabe" a à lui seul l'air de vouloir signifier "dominée". C'est plutôt lamentable.