dimanche 16 septembre 2012

Buenos Aires: Moda Parisina?

On dit que Buenos Aires est le Paris de l'Amérique latine, notamment en raison de son architecture. Le sujet du "Modelo Parisino" est en réalité très large, et j'aurai l'occasion d'y revenir. Aujourd'hui, c'est de mode qu'il s'agit. Et je serai très claire sur ce point: Buenos Aires n'est pas le haut-lieu de la Moda Parisina. Buenos Aires est le (très) haut lieu de la Moda de mierda. Je porte ici un jugement de valeur choquant et je l'assume tout à fait. 
Je veux bien à la limite essayer de me rattraper... Je dirais donc en toute objectivité que la mode argentine et la mode française... C'est pas la même chose. 
    
Porteña - Casual  

Parisienne - Casual
Parisienne - Soirée importante
Porteña - Soirée importante (l'accessoire indispensable)
Il y a trois semaines, une jeune fille m'arrêtait dans le bus pour me dire "Sos de Francia? Ah alla la gente se viste muy bien". Après quelques minutes de conversation, je lui demande l'air de rien "Ah y tenés esos zapatos que la gente pone en los boliches?"/"Est-ce-que tu as ces chaussures que les filles mettent en boite?". Très fière, elle me répond que oui, et que c'est super confortable. Voici lesdites chaussures.
Je tiens à souligner que malheureusement, ces chaussures ne se portent pas qu'en boite. Elles se portent partout. En cours, au boulot, pour faire ses courses. Comment une personne portant ce genre de chaussures peut-elle aimer la mode française? No entiendo
Tout ça pour dire que chacun ses goûts mais qu'ici la mode, c'est spécial.


                              

mardi 4 septembre 2012

Cacerolas

Hier Lundi 3 Septembre, je vais me coucher. J'essaie de dormir, mais au bout de quelques minutes, je trouve que bizarrement, il y a encore plus de bruit que d'habitude. Des espèces de tambours. J'imagine tous les scénarios dans ma tête: des gens faisant la fête dans la rue, mes voisins ayant décidé de faire une soirée un Lundi soir et essayant de monter un groupe de rock, ou même une procession religieuse Avenida Las Heras avec une foule de gens suivant une statue de la Vierge en faisant de la musique (Car oui, j'ai déjà eu la chance d'assister à une scène similaire à Iguazu). Le bruit ne s'arrête pas et j'en ai marre. J'ouvre le store, prête à engueuler mes voisins où à voir la Vierge brillant de mille feux. Et là je me rends compte qu'il ne s'agit pas de tambours mais de casseroles, que le bruit est énorme et vient de tous les immeubles qui m'entourent! Je suis au 22ème étage, et toute la ville frappe sur des casseroles, aux balcons, aux fenêtres, dans la rue. Qu'est ce que c'est que ce gros délire?? Gros coup d'excitation (oui, il m'en faut peu), je fais le tour de toutes les fenêtres et de tous les balcons (lol, "tous les balcons"... vie de 3A). De tous les côtés, les Porteños ne s'arrêtent pas. Je google "Cacerolas Buenos Aires" et je comprends qu'il s'agit d'une manifestation! Je ne sais pas exactement quelles sont les revendications mais au vu de la situation du pays, tant politique qu'économique, je suis convaincue qu'elles sont justes... Mes colocs n'étant pas aussi tarées pour avoir à leur tour envie de frapper sur des casseroles, je retourne me coucher un peu déçue. 25 minutes plus tard, c'est à nouveau le doux bruit des voitures et des colectivos qui berce mon sommeil. 


Franchement, rien à dire, je suis dans une ville de locos!
Je pense qu'hier soir est un des moments où je me suis sentie le plus dépaysée à Buenos Aires.

En attendant, les locos ont bien raison de frapper sur des casseroles. Aujourd'hui mon cours d'Espagnol a été exceptionnellement intéressant, et ce certainement pour la première et dernière fois du semestre. J'y ai appris que ce type de manifestation a eu lieu pour la première fois lors de la crise économique de 2001, notamment en raison des restrictions bancaires imposées aux Argentins. Hier, les Porteños protestaient contre les spots publicitaires récurrents de Cristina Kirchner sur la chaîne nationale, interrompant sans cesse les programmes à des fins de propagande plutôt scandaleuse. A cela s'ajoute un contexte économique difficile (problèmes d'inflation bien sûr, mais aussi problèmes bancaires et impossibilité de retirer des dollars) ainsi que le souhait du gouvernement d'accorder le droit de vote aux jeunes de... 16 ans! Une proposition qui n'a aucun sens et qui ne vise bien évidemment qu'à récolter plus de votes, puisqu'il suffit à Cristina de promettre des téléphones portables gratuits à des ados pour gagner leur soutien. Une chose est sûre: la prochaine fois, une casserole de plus résonnera dans Buenos Aires, et mes voisins n'auront qu'à bien se tenir!